"Le Verbe s'est fait chair, et il a demeuré parmi nous"

Publié le par Christophe de Dreuille

En guise de cadeau de Noël à ceux qui persévèrent dans l'accueil quotidien de la Parole de Dieu, nous ne pouvons faire mieux que de donner quelques extraits du Discours du Saint Père à la Curie romaine. Il est en effet revenu sur le Synode qui s'était tenu à Rome en octobre et qui avait traité de la Parole de Dieu

Des pasteurs provenant du monde entier se sont réunis autour de la Parole de Dieu, qui avait été élevée parmi eux ; autour de la Parole de Dieu, dont la grande manifestation se trouve dans l'Ecriture Sainte. Ce que nous considérons désormais trop souvent comme acquis dans notre quotidien, nous l'avons saisi à nouveau dans toute sa sublimité : le fait que Dieu parle, que Dieu réponde à nos questions. Le fait qu'Il parle, bien qu'à travers des paroles humaines, en personne, et que nous puissions L'écouter et dans l'écoute, apprendre à Le connaître et à Le comprendre. Le fait qu'Il entre dans notre vie en la façonnant et que nous puissions sortir de notre vie et entrer dans la vaste étendue de sa miséricorde. Nous nous sommes ainsi à nouveau rendus compte que Dieu, à travers sa Parole, s'adresse à chacun de nous, parle au cœur de chacun : si notre cœur s'ouvre et que l'écoute intérieure se rend disponible, alors chacun peut apprendre à entendre la parole qui lui est adressée personnellement. Mais si nous entendons justement Dieu parler de façon si personnelle à chacun de nous, nous comprenons également que sa Parole est présente afin que nous nous rapprochions les uns des autres ; afin que nous trouvions le moyen de sortir de ce qui est uniquement personnel. Cette parole a façonné une histoire commune et veut continuer à le faire. Alors, nous nous sommes à nouveau rendus compte que - précisément parce que la Parole est si personnelle - nous ne pouvons la comprendre de façon juste et totale que dans le « nous » de la communauté instituée par Dieu : en étant toujours conscients que nous ne pouvons jamais aller jusqu'au bout complètement, qu'elle a quelque chose de nouveau à dire à chaque génération. Nous avons compris que, certes, les écrits bibliques ont été rédigés à des époques déterminées et constituent donc dans ce sens avant tout un livre provenant d'un temps passé. Mais nous avons vu que leur message ne demeure pas dans le passé ni qu'il ne peut être enfermé dans ce passé : au fond, Dieu parle toujours au présent, et nous n'aurons écouté la Bible pleinement que lorsque nous aurons découvert ce « présent » de Dieu, qui nous appelle maintenant.

Enfin, il était important de ressentir que dans l'Eglise, il existe une Pentecôte également aujourd'hui - c'est-à-dire qu'elle parle dans plusieurs langues et ce, non seulement dans le sens extérieur que toutes les grandes langues du monde sont représentées en elle, mais encore plus dans un sens plus profond : en elle sont présents les multiples modes de l'expérience de Dieu et du monde, la richesse des cultures, et ce n'est qu'ainsi qu'apparaît toute l'étendue de l'existence humaine, et, à partir d'elle, l'étendue de la parole de Dieu. Toutefois, nous avons également appris que la Pentecôte est toujours « en chemin », et encore incomplète : il existe une multitude de langues qui attendent encore la Parole de Dieu contenue dans la Bible. Les multiples témoignages de fidèles laïcs provenant du monde entier, qui non seulement vivent la Parole de Dieu, mais qui souffrent également à cause d'elle, étaient émouvants. Une contribution précieuse a été apportée par le discours d'un rabbin sur les Ecritures Saintes d'Israël, qui sont précisément aussi nos Ecritures Saintes. Un moment important pour le Synode, et même pour le chemin de l'Eglise dans son ensemble, a été celui au cours duquel le Patriarche Bartholomée, nous a ouvert un accès à la Parole de Dieu, à la lumière de la tradition orthodoxe, à travers une analyse pénétrante. Espérons à présent que les expériences et les résultats du Synode influent de manière efficace sur la vie de l'Eglise : sur le rapport personnel avec les Ecritures Saintes, sur leur interprétation dans la Liturgie et dans la catéchèse ainsi que dans la recherche scientifique, afin que la Bible ne demeure pas une Parole du passé, mais que sa vitalité et son actualité soient lues et révélées dans la vaste étendue des dimensions de ses significations.

Benoît XVI (22 décembre 2008).


Sainte lectio divina à tous, en cette solennité de la Nativité du Sauveur


Publié dans LD sur Is 1-9

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