"Mes Paroles ne passeront pas" (Mc 13,31)

Publié le par Christophe de Dreuille

Pour soutenir notre persévérance dans l'accueil quotidien de la Parole de Dieu dans la Lectio Divina, je vous propose un extrait du texte de l'angelus que Benoît XVI a prononcé aujourd'hui

L'Evangile de Marc, qui présente aujourd'hui une partie du discours de Jésus sur la fin des temps, nous a accompagnés dans l'itinéraire des lectures bibliques dominicales. Dans ce discours, il y a une phrase qui touche pour sa clarté synthétique : « Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point » (Mc 13,31).
Arrêtons-nous un instant pour réfléchir sur cette prophétie du Christ. L'expression « le ciel et la terre » est fréquente dans la Bible pour indiquer tout l'univers, le cosmos tout entier. Jésus déclare que tout cela est destiné à « passer ». Non seulement la terre, mais aussi le ciel, qui est justement entendu dans un sens cosmique, et non comme synonyme de Dieu. L'Ecriture Sainte ne connaît pas l'ambiguïté : toute la création est marquée par la finitude, y compris les éléments divinisés par les mythologies antiques : il n'y a aucune confusion entre le créé et le créateur, mais une différence nette.
Avec cette claire distinction, Jésus affirme que ses paroles « ne passeront pas », c'est-à-dire qu'elles sont du côté de Dieu, et qu'elles sont pour cela éternelles. Tout en étant prononcées dans le concret de son existence terrestre, ce sont des paroles prophétiques par excellence, comme l'affirme Jésus dans un autre lieu en s'adressant au père céleste : « Les paroles que tu m'as données, je les leur ai données. Ils les ont accueillies et ils ont vraiment reconnu que je suis sorti d'auprès de toi et ils ont cru que tu m'as envoyé » (
Jn 17, 8). Dans une parabole célèbre, le Christ se compare au semeur et explique que sa Parole est semence (cf. Mc 4, 14) : ceux qui l'écoutent, l'accueillent et portent du fruit (cf. Mc 4, 20) font parti du règne de Dieu, c'est-à-dire qu'ils vivent sous sa seigneurie ; ils restent dans le monde, mais ne sont plus du monde ; ils portent en eux un germe d'éternité, un principe de transformation qui se manifeste déjà aujourd'hui dans une vie bonne, animée par la charité, et produira à la fin la résurrection de la chair. Voilà la puissance de la Parole du Christ.

Chers amis, la Vierge Marie est le signe vivant de cette vérité. Son cœur a été « de la bonne terre » qui a accueilli avec pleine disponibilité la Parole de Dieu, afin que toute son existence, transformée selon l'image du Fils, soit introduite dans l'éternité, âme et corps, anticipant la vocation éternelle de tout être humain. Maintenant, dans la prière, faisons nôtre sa réponse à l'ange : « Qu'il m'advienne selon ta parole » (Lc 1, 38), pour que, suivant le Christ sur le chemin de la croix, nous puissions nous aussi arriver à la gloire de la résurrection.

En cette fin d'Année liturgique qui s'approche, nous sommes invités à faire mémoire du temps qui passe non pour le regretter mais pour en apprécier toute la nouveauté. Dans l'Évangile de ce jour, Jésus nous dit qu'il est inutile de s'interroger sur la fin des temps. Vivons chaque instant de notre vie sous le regard du Christ. En nous faisant le don de sa vie, il a tout accompli. C'est lui notre espérance, car chaque jour il introduit notre histoire dans l'éternité ! Que Dieu vous bénisse avec tous ceux que vous aimez ! Bon dimanche!

BENOÎT XVI (angelus du dimanche 15 novembre 2009).

Publié dans Actualités

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