"Pour moi, vivre, c'est le Christ" (Ph 1)
« Je suis à mon Bien-aimé et mon Bien-aimé est à moi ». De même qu’un miroir, quand il a été taillé avec art et d’une manière appropriée à son usage, reçoit en lui sur sa surface pure les traits exacts du visage qui est en face de lui, de même l’âme qui s’est disposée conformément à sa fonction et a rejeté toute souillure matérielle porte en elle l’empreinte de la forme pure de la Beauté incorruptible. C’est ce qu’exprime Paul quand il affirme que celui qui est mort au monde vit pour Dieu et que le Christ seul vit en lui. En effet, en disant : « Pour moi, vivre c’est le Christ », il proclame ainsi qu’aucune des passions humaines et matérielles ne vit plus en lui : ni plaisir, ni chagrin, ni colère, ni témérité, ni rancune, ni jalousie, ni agressivité, ni avarice, ni amour de la gloire, ni ambition, ni aucune autre des souillures de l’âme. Mais celui-là seul vit en moi qui n’est rien de tout cela. Car j’ai effacé tout ce qui est en dehors de sa nature et je ne possède en moi plus rien qui ne soit en lui. C’est pourquoi : « pour moi, vivre c’est le Christ », ou comme di l’Epouse (du Cantique) : « Je suis à mon Bien-aimé et mon Bien-aimé est à moi », lui qui est sainteté, pureté, incorruptibilité, lumière, vérité et le reste.